Soy académica colombiana, profesora Titular de la Universidad del Valle.
Après deux ans de préparations virtuelles, de consultations académiques et de planification de mon séjour postdoctoral, nous avons convenu avec le professeur Boaventura de Sousa Santos que ma visite aurait lieu, sous sa supervision, entre octobre 2021 et mai 2022. Mon travail serait axé sur la rédaction d'un livre intitulé "Cali : Estallido Social. La Esperanza Sobrepasó al Miedo", composé de 13 chapitres combinant expérience et réflexion académique sur une manifestation qui a secoué la politique colombienne au cours de l'année 2021.
Pendant les mois de mon séjour, j'ai maintenu une communication permanente avec le professeur Boaventura, en organisant des réunions virtuelles, des appels téléphoniques, des échanges de courriels et des réunions en face à face. J'ai également assisté à ses master classes, organisées par le CES, ainsi qu'aux conférences auxquelles il participait en tant qu'invité.
Mon séjour de recherche au CES a été une expérience enrichissante, gratifiante et productive sur le plan académique. Je disposais d'un poste de travail confortable, d'un accès permanent à la bibliothèque Nord/Sud et de conversations inspirantes avec d'autres chercheurs et professeurs, en particulier ceux d'Amérique latine ; le CES a été pour moi une niche exemplaire pour faire de la sociologie critique des processus sociaux latino-américains.
À la fin de ma visite, j'ai réussi à achever le manuscrit du livre, en grande partie grâce au soutien académique du professeur Boaventura. Ce que j'apprécie le plus dans ses commentaires, c'est sa capacité à reconnaître mes vertus analytiques, en m'encourageant constamment à développer des concepts innovants. En même temps, il m'a constamment montré de nouvelles voies conceptuelles, historiques et sociologiques, ce qui m'a permis de remettre en question, avec une grande rigueur critique, mes modèles d'interprétation. La plus grande leçon que j'ai tirée de cette relation académique avec le professeur Boaventura a été la justification de ma propre pensée et la liberté de penser à partir des références contextuelles de l'Amérique latine et avec elles. En d'autres termes, j'ai appris à incarner sans crainte les épistémologies du Sud dans mon propre travail universitaire et politique.
En ce qui concerne ma relation personnelle avec le professeur Boaventura, je peux confirmer qu'elle a toujours été empreinte de respect mutuel et que je n'ai jamais ressenti l'imposition arbitraire de critères ou de comportements. Je n'ai jamais perçu d'exercice violent du pouvoir, ni à mon égard, ni à l'égard d'un autre étudiant. Il n'y a jamais eu d'avances sexuelles et je ne me suis jamais sentie violée dans ma condition de femme, d'étudiante, de latino-américaine.
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